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la boulette en force !
7 août 2007

我 是 法 国 人

Le mardi 07 août 2007

Jeux non interdits

Les anneaux olympiques en forme de menottes, c'est une image qui frappe. Et c'est précisément l'icône qu'utilise l'organisme Reporters sans frontières pour sonner l'alarme quant au sort des dissidents chinois, journalistes, internautes, militants et autres.

Cela survient au moment où on se trouve à exactement un an de l'ouverture des Jeux olympiques de Pékin: demain, une cérémonie marquant le début du compte à rebours doit avoir lieu sur la place Tiananmen - de triste réputation - où des milliers de personnes sont attendues.

«Il n'est pas possible de tenir une grande fête du sport à l'ombre des prisons chinoises», a illustré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.

Outre les barrières dressées contre la libre circulation des informations mises en ligne sur Internet, ce qui est connu, la presse chinoise est harcelée, punie ou au mieux fortement incitée à l'autocensure. De plus, des collaborateurs autochtones de médias étrangers (dont celui du New York Times, Zhao Yan) sont emprisonnés et/ou traduits devant la «justice».

C'est évidemment inacceptable lorsqu'on prétend offrir au monde un événement symbolisant l'ouverture, la liberté et la paix.

Reporters sans frontières a fait preuve d'intelligence en ne réclamant tout de même pas le boycottage des Jeux de Pékin... en ne décrétant pas leur interdiction, en quelque sorte.

Car ce dont ce régime a besoin, c'est justement d'une pression et d'une présence internationales exercées, à la vue du monde entier, jusqu'en son coeur - exactement comme ce serait la bonne méthode à employer contre le régime castriste agonisant si Washington consentait à jeter du lest.

Il faut se rappeler que l'État communiste chinois mène depuis des années une expérience unique. Jamais, en effet, un régime totalitaire de gauche ne s'est transformé de l'intérieur sauf par l'écroulement total et définitif ne laissant qu'un champ de ruines. C'est un luxe que les 1,3 milliard de Chinois ne peuvent certainement pas se payer. Or, Pékin chemine bel et bien depuis plus d'une décennie sans s'écrouler, ayant ouvert un important espace de liberté économique qui a extrait quelque 300 millions de Chinois de la misère absolue.

Cela ne se reflète pas encore de façon satisfaisante dans la sphère politique? Bien entendu! Mais il faut avoir un minimum de recul historique. La Chine part de loin. Au panthéon des tyrans de gauche de la planète, peuplé d'édifiants personnages, Mao a été de loin le plus assassin. Pendant presque un demi-siècle, le Chinois un peu libre d'esprit (ou même pas, c'était totalement aléatoire) ne se préoccupait pas de savoir s'il aurait plein accès à l'internet: il redoutait simplement de ne pas être vivant le lendemain

La Chine est encore loin du compte, comme le souligne opportunément Reporters sans frontières. C'est pourquoi il faut y être en 2008.

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